
Un jour de marché, j’entends une jeune femme répondre à la question : « Comment vas-tu ? »
– Ça va, je suis en mode GBD
– C’est-à-dire ?
– Ben, Gueule De Bois quoi, normal !
Oui, normal, samedi matin, lendemain de vendredi soir.
La norme, la normalité comme comportement moyen plutôt tiré vers le bas, que l’on n’interroge pas, plus… c’est admis.
C’est con, mais c’est ainsi.
C’est brutal, mais c’est comme ça.
C’est nul, mais ça a toujours été…
Voilà la GDB, autant de cuites, autant de contextes, entre amis, en famille, en voyage…
Jeune (la première, pas la dernière) ou moins jeune, vomi, pas vomi, trou noir, sexe, bagnole, bagarre… Mal de crâne, de gorge, merde, j’ai perdu mon portefeuille ! Propos un peu violents d’une réalité « banale ».
Elles sont drôles aussi parfois nos GDB.
On garde des souvenirs de bringue, d’élans de liberté ou de n’importe quoi.
Le lendemain, on déchante, on se cache, on dort, se lave, dévore, fait du sport frénétiquement
pour laver les effets, retrouver ses esprits et un « comportement adapté », et l’on retourne, un peu piteux, faire bonne figure, même si les traits sont tirés, les gencives et le ventre douloureux.
Mêlant musique et jeu théâtral, Loïc Ploteau aborde, sous l’angle du quotidien, la question de l’addiction sur un ton léger, pour mieux parler d’un sujet grave et important.
A voir également : l’exposition GDB, à la médiathèque du 4 avril au 30 juin.